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Type de textesource
TitreDe l’utilité des voyages, et de l’avantage que la recherche des antiquitez procure aux sçavans
AuteursBaudelot de Dairval, Antoine
Date de rédaction
Date de publication originale1586
Titre traduit
Auteurs de la traduction
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Date de reprint

, « Les statues » (numéro vol. 1 ) , p. 92-93

C’estoit sans doute de celles qui se trouvoient faites avec plus d’art, comme celles de Dœdale, qu’on disoit être mouvantes, au rapport de Palephatus, parce qu’il fut le premier à quitter la maniere que ses devanciers avoient imitée des Egyptiens et qu’en separant les pieds dans les statuës, il suivit la nature de plus prez.

Dans :Dédale et l’invention de la sculpture(Lien)

, « Les statues » (numéro vol. 1) , p. 98

Cependant les Egyptiens sont les premiers qui ont introduit cette espece de religion puis qu’il est certain que leurs premiers deiux sont leurs premiers roys. La beauté des ouvrages et cette perfection miraculeuse qui s’est trouvée dans plusieurs, a neanmoins autant contribué à ce respect qui a degeneré en religion, à ce culte qu’on a rendu aux statuës, que la politique des princes ou la soumission des peuples. Dont la beauté, dit Quintilien en parlant des ouvrages de Phidias, semble avoir ajoûté quelque chose à la veneration que la religion inspire, tant la majesté de l’ouvrage approchoit celle de Dieu. [[1:Cuius pulchritudo, adiecisse aliquid etiam receptæ religioni uidetur, adeo maiestas operis Deum æquauit.]]

Dans :Phidias, Zeus et Athéna(Lien)

, « Les statues » (numéro vol. 1) , p. 89-91

Ces statuës Monsieur ne se sont-elles pas fait le plus souvent des amans, des sujets, ou des adorateurs. Ephese et Argos sans parler de tant d’autres villes, n’ont eu pendant long-temps d’autres souverains sans doute que leurs Deesses, et leurs Temples : et que la derniere même ne distinguoit ses années que par le nom des prêtres de sa Junon. L’amour de ce jeune Perinthien pour la Venus de Gnide est si celebre qu’il n’est pas besoin d’en raporter les circonstances. Il y en eut encore un autre du tems de Domitien, comme on le voit dans Philostrate [[1:Vie d’Apoll.]]qui fit des presens de la plus grande partie de son bien au Temple, dans l’esperance qu’il avoit d’en épouser la Deesse. Les magistrats même et les habitans de Gnide souffroient cette prodigieuse manie, pour rendre leur ville et leur Deité plus fameuses, ou pour quelque autre raison qui n’est pas venuë jusques à nous. Cette admirable statuë neanmoins n’étoit pas la seulle qui excitoit de ces desirs extraordinaires. Celle de la bonne fortune qui étoit à Athene dans le Prytanée, eut un amant d’une des meilleures familles de cette ville. Le jeune Athenien qui en étoit éperdu, ne pouvant obtenir des magistrats qu’il l’achetât au rapport d’Elian il se donna la mort aprés avoir fait des sacrifices et des offrandes magnifiques à cette maîtresse inaccessible et inalienable. Enfin outre une infinité d’autres ce Cupidon de Thespies qu’on alloit voir de tous côtez et pourquoy l’on alloit seulement à Thespies dit Ciceron [[1:Propter quod unum visuntur Thespiæ]], et celuy de la ville de Pare qu’Alchidas Rhodien rendit celebre par sa fureur ; aussi selon Pline ne cedoit-il pas à la Deesse de Gnide ny en beauté ny en avantures [[1:Par Veneri Gnidiæ noilitate et injuria]].

Dans :Praxitèle, Vénus de Cnide(Lien)